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Les noues : une gestion intelligente de l’eau grâce à des mélanges de graminées et de fleurs

Une bonne plantation est essentielle au bon fonctionnement d’un jardin de pluie. L’herbe, les plantes aromatiques et une végétation riche en fleurs améliorent non seulement la capacité d’infiltration, mais renforcent également la structure du sol et favorisent la biodiversité. Ainsi, la technique d’évaporation, de drainage et d’infiltration des eaux de pluie contribue non seulement à la gestion de l’eau, mais aussi à la protection de l’environnement.

Qu’est-ce qu’une noue ou un jardin de pluie ?

Les  jardins de pluie sont des installations d’infiltration peu profondes (généralement de 20 à 50 cm de profondeur) qui collectent les eaux de pluie et leur permettent de s’infiltrer tant par le sol qu’au travers des parois. Ils sont souvent construits dans les infrastructures urbaines et les accotements étroits afin de prévenir les inondations et de favoriser la gestion naturelle de l’eau. En raison de leur taille limitée, les jardins de pluie sont particulièrement adaptés aux petites averses. Lors de pluies prolongées ou intenses, une mare tampon trop petite peut rapidement devenir saturée. L’eau ne pénètre alors plus assez rapidement dans le sol et peut s’écouler vers des zones plus basses, ce qui peut entraîner la formation de flaques d’eau sur les routes, les pistes cyclables et les sentiers. Pour éviter de telles inondations localisées, une noue bien conçue – lorsque c’est possible et autorisé – est équipée de trop-pleins d’urgence et d’un abaissement suffisant du niveau du sol, afin que l’eau excédentaire puisse être évacuée de manière contrôlée.

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Prévenir les inondations grâce à des barrages, des rampes et des rigoles de débordement

Lors de fortes averses, une noue peut être inondée. Pour éviter cela, plusieurs techniques sont utilisées. Par exemple, l’écoulement de l’eau dans les noues peut être ralenti par des barrages. Ceux-ci permettent non seulement d’éviter que les zones situées en contrebas ne soient inondées trop rapidement, mais aussi de prévenir l’érosion des sols. L’érosion du sol se produit lorsque l’eau de pluie emporte la couche supérieure du sol, réduisant ainsi la capacité d’infiltration du sol. Les barrages captent les débits de pointe accrus (dus à l’évolution des régimes pluviométriques) et stabilisent la perméabilité de l’eau. Les voies d’accès aux maisons peuvent parfois remplir la même fonction que ces barrages.

Toutefois, un profil longitudinal trop raide peut entraîner une accumulation de gravier et de débris organiques, ce qui peut réduire considérablement les performances d’un canal d’infiltration au niveau local. Lorsque les jardins de pluie sont mal drainés, l’eau peut stagner et le risque de saturation, plutôt que d’infiltration, est accru. Lorsque l’eau s’accumule, les déversoirs d’urgence offrent une solution. Il s’agit de rigoles surélevées, généralement en béton, qui drainent l’excès d’eau de manière contrôlée sans endommager la zone environnante. Ils peuvent être installés pendant ou après la construction du projet en cas de problèmes d’inondation. Lors de l’installation de déversoirs d’urgence, il est toutefois important de tenir compte de la sécurité routière. Un déversoir d’urgence mal placé – par exemple, dans une allée trop étroite ou mal située, ou sur une chaussée dépourvue de voies d’évitement – peut constituer une nuisance, voire un danger. Les automobilistes qui se retrouvent dans un fossé d’infiltration à cause d’une erreur de direction risquent de heurter des obstacles inattendus. Aux Pays-Bas, des avaloirs sont parfois incorporés dans la pente transversale d’un jardin de pluie afin de minimiser l’impact sur la zone environnante.

Stationnement en berme de noues compactées. © Shutterstock

Infiltration en surface et souterraine

La plupart des noues et jardins de pluie fonctionnent par infiltration en surface, là où l’eau de pluie s’infiltre directement dans le sol. Cette méthode est parfois combinée à une installation d’infiltration souterraine. L’infiltration souterraine ressemble parfois à une couche de stabilisé, mais il s’agit en fait d’une couche de gravier qui tamponne temporairement l’eau et permet une infiltration retardée. Les noues et les jardins de pluie construits de cette manière peuvent être adaptés relativement facilement en cas de besoin : une fosse de trop-plein supplémentaire reliée à la couche de gravier est déjà en place. Il est toutefois essentiel que cette couche de gravier ne soit pas saturée, car on se retrouve alors à nouveau confronté au même problème. Les noues doivent donc faire l’objet d’une étude approfondie de la part d’experts en sols et d’ingénieurs connaissant les progiciels de calcul hydraulique. Il ne faut jamais les considérer comme un simple aménagement de berme. De nombreux calculs et tests d’infiltration dans des laboratoires agréés sont nécessaires pour déterminer la construction et les dimensions correctes. Ce travail d’étude détermine la façon dont une noue est finalement construite et l’efficacité de son fonctionnement.

La croissance de la plante peut faire disparaître les noues. © Shutterstock

S’agit-il d’un bon parking de bord de route ?

Pour garantir la capacité d’infiltration, il est essentiel que le sol ne se compacte pas. Un entretien régulier, tel que l’enlèvement de la vase, le fauchage et l’enlèvement des détritus, permet aux noues et jardins de pluie de fonctionner de manière optimale. En outre, il est préférable de marcher le moins possible sur les zones d’évaporation, de drainage et d’infiltration. Par conséquent, le stationnement en bordure de route est préjudiciable au bon fonctionnement de celles-ci. Placez un éclairage approprié à proximité pour permettre aux chauves-souris de chasser les papillons de nuit.

Plantation dans les jardins de pluie : herbe ou végétation fleurie ?

De nombreux jardins de pluie sont ensemencés avec de l’herbe, mais des canaux d’infiltration plus larges peuvent également bénéficier d’un mélange fleuri indigène et régional. Ces plantes peuvent pousser un peu plus haut et favorisent également la biodiversité. En outre, les plantes peuvent absorber une grande quantité d’eau et réduire ainsi considérablement les inondations. Il faut toutefois éviter d’utiliser des plantes formant des touffes dans un jardin de pluie. En raison de leur forme de croissance, elles peuvent orienter l’écoulement de l’eau dans des directions non souhaitées. Choisissez des plantes qui augmentent la capacité de filtration du jardin de pluie, qui ont des racines assez profondes et qui résistent à l’écoulement de l’eau de pluie. En outre, il convient de tenir compte d’autres facteurs environnementaux éventuels, tels qu’un emplacement ombragé. La vie dans une noue ou jardin de pluie n’est certainement pas facile. Les plantes doivent survivre à l’épandage et aux éclaboussures d’eau. L’immersion temporaire ne doit pas leur nuire, de même que le dessèchement.

Les noues fleuries embellissent considérablement le paysage. Un mélange de graines riche en espèces contribue à enrichir la banque de graines du sol. © Shutterstock

Les arbres peuvent-ils être plantés dans une noue ?

Planter des arbres dans une noue est plutôt inhabituel. Les racines des arbres peuvent perturber leur fonctionnement  et les troncs sont souvent trop épais pour être plantés dans un jardin de pluie plus étroit.

Une végétation herbacée et riche en espèces peut-elle être plantée dans un   jardin de pluie?

Un mélange florifère indigène et local dont la composition est adaptée au site de culture constitue assez rapidement une banque de graines viable dans le sol. Ce sont les graines dont la germination est indéfiniment retardée qui contribuent toujours à la récupération écologique en surface et dans le sol. À condition, bien sûr, que ces graines ne soient pas emportées par l’érosion. Les plus beaux panaches sont donnés par les riverains qui constatent qu’une année la zone de pluie est pleine de fleurs blanches, par exemple, et que l’année suivante il est plein de fleurs rouges. Il est vrai que nous pouvons avoir un printemps et un été très humides une année et une zone qui reste au sec l’année suivante. De manière intelligente, ces zones d’infiltrations relient de plus grands champs de plantes indigènes. Cela  leur donne rapidement l’aspect d’un véritable corridor. Les noues et jardins de pluie sont un élément essentiel de la gestion durable des eaux urbaines. Outre leur rôle fonctionnel dans l’infiltration des eaux de pluie, ils peuvent, s’ils sont plantés correctement, contribuer à la biodiversité et à un cadre de vie urbain sain. En combinant l’herbe avec une végétation fleurie, non seulement la capacité d’infiltration est augmentée, mais elle  reçoit également une valeur ajoutée écologique.


De beaux mélanges de graines

  • Cruydthoeck souligne que la conception des noues et jardins de pluie peut varier considérablement et ils réfléchissent avec le client aux mélanges les mieux adaptés à une situation spécifique. Ils proposent déjà de belles compositions pour les sols légers et les sols un peu plus lourds. www.cruydthoeck.nl
  • Advantaseeds aide, guide et fournit des solutions sur mesure. Leur vaste catalogue ne facilite pas le choix. www.advantaseeds.be
  • Ecoflora est spécialisé dans les mélanges de fleurs indigènes. Ceux-ci peuvent être composés à 100% de graines de fleurs ou contenir une proportion de graines de graminées, en fonction de l’objectif et de la surface à ensemencer www.ecoflora.be
  • Grâce à ses nombreuses années d’expérience, Medirgan dispose également d’un catalogue riche et diversifié. Bien entendu, ils se feront un plaisir d’accompagner votre projet. www.medigran.nl

Ecosem porte le logo « Végétal d’ici » et propose des mélanges adaptés aux sols wallons.
www.ecosem.be
www.vegetaldici.be

Si nécessaire, visitez le site web www.vegetal-local.fr pour trouver le mélange de semences le plus approprié par région écologique en France.