Il giardino di Ninfa / Le jardin le plus beau d’Italie
La fédération des patrimoines « Il Parco più Bello d’Italia » a sélectionné Il giardino di Ninfa, à Cisterna di Latina, à 70 km au sud-est de Rome, en tant que plus beau jardin privé d’Italie 2015. Et il s’agit assurément du jardin le plus romantique d’Italie, peut-être même du monde.
L’histoire de Ninfa remonte à l’époque des Romains qui firent ériger à la source de la rivière qui traverse le jardin un temple consacré aux Naïades, les déesses des sources. Le temple a entre-temps disparu, mais un pont romain traverse encore la rivière.
Au début du Moyen Âge, Ninfa était une ville prospère située au pied des monts Lépins et traversée par la très fréquentée Via Pedemontana, l’unique axe de jonction entre Rome et Naples lorsque la Via Appia était inondée, ce qui était souvent le cas. La petite ville, qui faisait partie des États pontificaux, était enceinte de toutes parts et comptait six églises, une cathédrale et quelques cloîtres. C’est là que le pape Alexandre III fut intronisé en 1159.
En 1297, à l’apogée de sa prospérité, le pape Boniface VII acheta la ville et les terres avoisinantes. Boniface était le patriarche de la riche famille Caetani, qui s’est vu assigner, par son compatriote Dante, dans la Divine Comédie, une place au huitième cercle de l’enfer destiné aux politiciens corrompus, aux imposteurs et aux voleurs. Il offrit la ville à son neveu, Pietro Caetani, duc de Caserta qui renforça les enceintes, fit construire, entre autres, un château avec des tours de guet et des moulins à eau et fit aménager la structure permettant d’endiguer la mer. À l’époque, la ville comptait déjà 2 000 habitants.
Cette prospérité prit fin en 1382. Une partie de la famille Caetani ayant pris parti pour le mauvais camp dans la lutte de pouvoirs qui se livrait dans la Rome pontificale à l’époque, la destruction de Ninfa fut ordonnée par le pape triomphant, Clément VII. La région fut alors désertée par la plupart des habitants et l’exode fut encore exacerbé par la malaria qui s’y déclara suite à l’inondation des marais pontins anciennement asséchés. Ninfa changea lentement, mais sûrement, se transformant en une ville de ruines où la nature pouvait s’exprimer librement.
La résurrection
La résurrection de Ninfa au début du XXe siècle est l’œuvre de trois générations de Caetani : Gelasio Caetani et sa mère anglaise Ada Bootle-Wilbraham, Roffredo Caetani et sa femme américaine Marguerite Chapin, et Lelia Caetani, le dernier descendant de la lignée des Caetani.
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