Paris / Qui veut sauver la Gloriette de Buffon?

Au Jardin des Plantes de Paris, la Gloriette de Buffon est un monument emblématique du lieu. Mais le plus ancien édifice métallique de Paris a besoin d’un sérieux lifting qui reste à financer… Le Muséum National d’Histoire Naturelle compte sur la participation du public pour financer les travaux de rénovation du monument. Une plateforme de dons sera mise en ligne le 10 mars.

Il est question de la sauvegarde d’un «chef-d’œuvre du patrimoine français». Pollution, stagnation des eaux et autres éléments fragilisent plus que jamais la Gloriette de Buffon, plantée au sommet de la butte du Labyrinthe dans le Jardin des Plantes. Le Muséum a annoncé dans un communiqué le souhait d’y remédier le plus rapidement possible et lance un appel aux dons afin de financer les travaux nécessaires.

 

La Gloriette

La Gloriette de Buffon, Monument historique et emblématique du Jardin des Plantes, est le plus ancien édifice métallique de Paris, et l’un des plus anciens au monde. Elle précède de 60 ans les œuvres de Victor Baltard, et de plus d’un siècle les réalisations de Gustave Eiffel.

Ce belvédère, construit en 1786 – 1787 par l‘architecte Edme Verniquet, est une des plus anciennes fabriques du Jardin des Plantes. Il se situe au sommet de la butte du Labyrinthe. L’aménagement du kiosque fut réalisé sur l’ordre du Comte de Buffon, d’après les dessins d’Edme Verniquet, architecte du Roi et réalisé par Claude-Vincent Mille, serrurier du Roi.

La Gloriette de Buffon est constituée d’une armature en fer de très haute qualité et d’un habillage composé de 5 métaux différents : bronze, cuivres jaune et rouge, laiton et or. Elle s’élève sur plus de 9 m et est surmontée d’une sphère armillaire en fonte et cuivre. Elle est établie sur un plan de forme circulaire. Huit colonnes supportent un entablement sur lequel repose la couverture surmontée d’un lanterneau. Au pourtour du socle du belvédère a été installée une balustrade en fer forgé. L’ossature est en grande partie dissimulée sous un habillage formant les éléments de décors. Les huit poteaux, masqués par l’habillage des colonnes, sont scellés en base et cerclés en partie haute. Toute l’ossature en fer est fixée par rivets, la soudure n’existant pas au XVIII siècle. La fonte utilisée, issue des forges de Buffon à Montbard, est d’une très grande qualité et constitue un témoin remarquable des techniques utilisées à l’époque.
Un gong solaire dominait l’ensemble. Il sonnait chaque jour à midi, actionné par un marteau déclenché par la rupture d’un fil de crin, remplacé quotidiennement, après que les rayons l’eurent brûlé à travers une loupe.

La Gloriette de Buffon est inscrite à l’Inventaire Supplémentaire des Monuments Historiques depuis 1926. Elle a fait l’objet d’une restauration en 1984, financée par le couturier Karl Lagerfeld.

 

Restauration

La structure de fer souffre d’une importante corrosion. Une perte de matière est également observée au niveau des pieds de poteau, ce qui «influe sur la bonne tenue mécanique de l’ensemble de la structure.»

Le chantier de remise en état demandera du temps et se fera en plusieurs étapes: «de la consolidation de la structure à la remise en état de la sphère armillaire et de l’habillage, en passant par le traitement des fers de la structure et la gestion des eaux au niveau du lanterneau», précise le communiqué.

Le coût des travaux de restauration, indispensables pour éviter de «mettre en danger l’intégrité physique du public», s’élèverait à 700.000 euros. Si le Muséum a déjà sollicité plusieurs entreprises, elle compte aussi sur la participation des amoureux du Jardin des Plantes…et de sa Gloriette de Buffon.

 

Source: Le Moniteur

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