Singapour / De la jungle en béton au jardin tropical

La cité-État asiatique de Singapour est un phénomène. Ce qui était, il y a quelques décennies à peine, un petit pays du tiers monde sans matières premières ni autres richesses est aujourd’hui une cité hyperurbanisée qui combine la plus forte densité de bureaux et de centres commerciaux avec la plus grande quantité d’espaces verts du monde.

Avec une population de près de six millions d’habitants concentrée sur une superficie d’à peine 716 km2, soit environ un quart de la superficie de la province d’Anvers et la moitié de la ville de Londres, Singapour est aussi l’une des cités les plus peuplées du monde. La densité au km2 y est de 8 000 habitants, soit deux fois celle de Londres et vingt fois celle de la Flandre. Et pourtant, il s’agit de l’une des métropoles les plus vertes et les plus soucieuses de l’énergie et du climat qui soient.

Malgré le doublement de la population et l’hyperurbanisation, la « green cover » (couverture végétale) est passée de 35 % en 1986 à près de 50 % en 2010. Aujourd’hui, près de 10 % des terres disponibles sont constituées de parcs et de réserves naturelles. Dans les quatre grandes réserves naturelles de plus de 3 300 ha, la faune et la flore tropicales d’origine seront restaurées et entretenues. Actuellement, le National Parks Board (conseil des parcs nationaux) travaille également au développement d’un réseau ininterrompu de plus de 600 km de sentiers naturels, de corridors vert-bleu, de sentiers de randonnée et de pistes cyclables qui traversent toute l’île et relient l’ensemble des parcs et des zones naturelles. Aujourd’hui, les deux tiers du territoire de Singapour servent aussi de bassin versant.

L’écologisation des bâtiments

Un sous-ensemble important de la politique de la politique « City in a garden » est l’écologisation des bâtiments. Compte tenu de sa superficie limitée, Singapour est obligée de trouver des alternatives nouvelles et innovantes pour offrir à la nature un espace supplémentaire dans cette ville densément bâtie, non seulement pour des raisons esthétiques visant à rendre la ville plus attrayante, mais aussi et surtout pour offrir suffisamment d’espaces verts dans l’environnement immédiat de vie et de travail, pour refroidir naturellement les bâtiments et ainsi économiser l’énergie et réduire les émissions de CO2, pour purifier l’air et pour atténuer l’effet d’îlot thermique.

Singapour peut se targuer d’avoir aujourd’hui le plus grand pourcentage de toitures et façades végétalisées au monde et d’être considérée dans le monde entier comme un exemple à suivre de construction écologique intégrant la nature.

Lire aussi : Vingt exemples de « biophilic design » à Singapour Dans CG Concept 2019/3

fr_FRFrench