ArchiDesignclub Awards 2019 / La maison de la Réserve
La Maison de la Réserve du Domaine régional du Grand-Voyeux à Congis-sur-Thérouanne (F), un pavillon conçu pour faciliter l’observation des oiseaux endémiques, a gagné le prix ADC dans la catégorie ‘Architecture et Paysage’. Ce prix récompense des projets architecturaux érigés en connexion avec le paysage avoisinant.
Depuis leur création en 2013, les ArchiDesignclub Awards, dits ADC Awards, récompensent chaque année les réalisations architecturales les plus remarquables émanant de jeunes créateurs comme de talents confirmés. La compétition est animée par le site de tendances et d’inspiration Muuuz, en partenariat avec le magazine d’a et le fil de presse international v2com newswire.
Une oasis de nature
Situé à Congis-sur-Thérouanne en Seine-et-Marne, le Domaine régional du Grand-Voyeux est une oasis de nature en Île-de-France, pour beaucoup encore insoupçonnée. D’une superficie de 192 hectares, cette propriété du Conseil régional offre des biotopes à couper le souffle : marais et autres plans d’eau, forêts et prairies, dans lesquels il n’est pas exceptionnel d’observer des oiseaux rares parmi les 220 espèces présentes ici. Une richesse qui lui a valu d’être classée Réserve Naturelle Régionale en 2012.
C’est pour valoriser cet endroit que l’Agence des Espaces verts de la région a choisi de faire construire une Maison de la Réserve : un lieu destiné à l’accueil du public où les visiteurs pourraient observer la flore et la faune locales sans l’altérer, tout en bénéficiant du savoir transmis par une équipe pédagogique. Une mission confiée, acceptée et accomplie par l’architecte Charles-Henri Tachon et les architectes paysagistes de Territoires, paysagiste.
Inspiré par la beauté des lieux encore vierges, le concepteur a imaginé un observatoire tout de bois. Posé sur une terrasse elle-même prolongée par des pontons invitant à flâner, le projet jouit d’une position idéale, au bord d’un point d’eau et à l’orée de la forêt. Avantage que Charles-Henri Tachon s’est appliqué à mettre en scène, notamment grâce à la division du programme en trois volumes distincts agencés à la manière d’un feu de camp : un pour le public, un autre pour abriter les espaces techniques et un troisième pour les toilettes. Autour, des « murs de soutènement constitués de palplanches en bois composées d’un poteau-pieu et de planches horizontales » marquent les frontières de ce micro-village, dont les trois huttes sont habillées d’un bardage similaire, pour davantage de discrétion. « Le visiteur n’a toujours pas perçu l’immensité du site, lorsque, soudain, le premier étang apparaît. Comme un tableau encadré entre deux corps du pavillon d’accueil et le toit du préau, le paysage du Domaine s’offre enfin à son regard », décrit l’architecte pour expliquer son concept.
À l’intérieur aussi, tout est affaire de cadrages et de vues. Ainsi, l’entrée des visiteurs est marquée par un passage obligé à l’accueil ; ce n’est qu’après que les ornithologues en herbe découvrent la salle principale, équipée de gradins en pin douglas, et bien-sûr, d’une large baie vitrée offrant une vue à couper le souffle sur le Domaine et ses habitants à plumes. Preuve que même un paysage incroyable peut-être sublimé par une mise en scène intelligente…