Des projets exemplaires de forêts urbaines

Lors de la Journée Internationale des Forêts, le Directeur Général de l’Organisation des Nations Unies pour l’Alimentation et l’Agriculture (FAO), José Graziano da Silva, a rappelé l’importance des forêts et arbres dans et autour des villes pour la protection de la faune, de la flore et la biodiversité.
Le fait d’investir dans les espaces verts rend les villes des lieux de vie plus durables, résilients, sains, équitables et agréables, souligne le FAO.  (FAO). Plus de la moitié de la population mondiale vit maintenant dans les villes et, d’ici à 2050, près de 70% du monde sera urbanisé. Bien que les villes n’occupent que 3% de la surface de la Terre, elles consomment 78% de l’énergie et émettent 60% du dioxyde de carbone.

Les zones boisées, les forêts et les arbres remplissent dans les villes et leurs périphéries un large éventail de fonctions vitales telles que le stockage du carbone, l’élimination des polluants atmosphériques, l’alimentation, la sécurité énergétique et hydrique, la restauration des sols dégradés et la prévention des sécheresses et des inondations. A titre d’exemple, dans une ville de taille moyenne, les arbres urbains peuvent réduire la perte de sol d’environ 10.000 tonnes par an.

En ombrageant et en refroidissant l’air dans les zones urbaines, les arbres et les forêts contribuent à réduire les températures extrêmes et atténuent ainsi les effets du changement climatique. En effet, les arbres correctement placés autour des bâtiments réduisent de 30% les besoins en climatisation. Dans les climats froids, en protégeant les maisons contre le vent, ils aident à économiser de 20 à 50% l’énergie utilisée pour le chauffage.

Les forêts urbaines et périurbaines améliorent la résilience et la qualité des bassins versants et des réservoirs d’eau en prévenant l’érosion, en limitant l’évapotranspiration et en filtrant les polluants. Et la plantation d’arbres fruitiers dans les rues des villes accroît la disponibilité de nourriture pour les citadins.

Des exemples de développement urbain vert

Selon une nouvelle publication intitulée ‘Forêts et villes durables : histoires inspirantes du monde entier’, un grand nombre de villes démontrent déjà leur engagement pour un avenir plus durable.

Beijing est l’une des villes les plus peuplées et les plus polluées au monde. Sans grandes forêts et autres espaces verts, la ville risquait de devenir une jungle de béton entraînant des conséquences de plus en plus néfastes sur la santé et le bien-être des citadins. En 2012, Beijing a lancé le plus important programme de reboisement de son histoire. Dans les zones suburbaines et périurbaines, la plupart des terres ont été reboisées après le déplacement des industries de bas de gamme. Les forêts, qui couvrent à présent plus de 25% de la superficie de la ville – soit une augmentation de 42% – offrent désormais aux riverains plus d’espace pour les loisirs.

Au Kenya, la forêt de Karura, au nord de Nairobi, la capitale, était autrefois une zone de criminalité. La proximité de la forêt à la ville en croissance rapide a conduit à des plans visant à réduire la superficie forestière pour faire place à la promotion immobilière. Mais quand les communautés locales ont été impliquées dans la gestion de la forêt, il y a eu un revirement de situation. Les défenseurs de l’environnement, dirigés par l’activiste écologiste Wangari Maathai, ont lancé une campagne très médiatisée pour sauver la forêt. La forêt n’est plus le lieu de tous les dangers mais plutôt une source d’opportunités. En effet, elle emploie actuellement 46 travailleurs permanents, dont 36 viennent des communautés environnantes. Elle est également devenue une attraction touristique importante : de zéro visiteur en 2009, elle accueille désormais en moyenne 16.000 visiteurs par mois !

A Lima, au Pérou, la municipalité a lancé un projet de reboisement pour réduire les risques de catastrophes naturelles, notamment les tremblements de terre et les glissements de terrain, en 2015. Les populations locales ont compris que le reboisement aide à réduire les risques de catastrophe, car il stabilise les pentes, contrôle et empêche les chutes de rochers, retient la boue et les sédiments, et améliore l’environnement. Une zone de 14 hectares – la taille de cinq terrains de football – a été désignée pour y aménager un parc qui comprend des sentiers, des points de vue et des espaces de loisirs familiaux. En conséquence, 3500 arbres indigènes ont été plantés et un système d’irrigation au goutte-à-goutte a été installé en utilisant les eaux usées traitées.

Au Niger, la FAO a aidé le gouvernement à élaborer une politique nationale de gestion des espaces verts dans et autour des villes afin de protéger l’environnement et d’atténuer les effets du changement climatique.

Au Cap-Vert, la FAO a encouragé le gouvernement à élaborer des plans de foresterie urbaine intégrée à Praia et dans d’autres grandes villes en organisant des formations sur la planification, la conception et la gestion des espaces verts urbains et la construction de nouvelles pépinières.

Source: FAO

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