Le Manifeste « Des Jardins pour le Climat »

L’Unep lance la pétition « Des Jardins pour le Climat » afin de promouvoir les jardins et espaces verts dans l’Agenda des Solutions Climat.

L’Unep, les entreprises du paysage, avec l’ensemble des acteurs français du paysage, réunis au sein de l’Observatoire des Villes Vertes, souhaitent interpeller les élus et décideurs publics aux niveaux local, national et international, sur le potentiel largement sous-estimé du végétal et des jardins pour adapter l’humanité aux nouvelles conditions climatiques. A l’heure où plus de la moitié de la population mondiale est constituée de citadins, les espaces de nature en ville ont un rôle déterminant à jouer pour atténuer les effets du réchauffement planétaire ! En l’intégrant de façon systématique dans les aménagements urbains, le végétal est à même d’apporter des solutions concrètes aux principaux enjeux climatiques.

Ce texte appelle les élus et décideurs publics à renforcer la place du végétal en ville pour lutter contre les principaux effets liés au réchauffement climatique en ville : érosion des sols, inondations, îlots de chaleur, pic de pollution…

Pour inscrire le rôle du végétal parmi les solutions-climat, et favoriser le développement des parcs, jardins et espaces paysagers en ville, l’Unep énonce 5 propositions pour des villes bioclimatiques aux décideurs, et 5 conseils aux particuliers pour agir au quotidien.

1. (Re)créer des îlots de fraîcheur en ville

Parcs, promenades plantées, murs et toitures végétales : les végétaux jouent le rôle de « climatiseurs urbains », les végétaux permettent de rafraîchir les rues de 0,5 °C à 2 °C. En l’intégrant de façon systématique dans les aménagements, la végétalisation urbaine peut être facilement densifiée : profiter de chaque espace libéré pour planter arbres et arbustes, développer les parcs et jardins… Généralisons-les pour abaisser la température et recréer des « îlots de fraîcheur » en ville !

2. Contrebalancer l’étalement urbain par des aménage- ments paysagers (nappes phréatiques).

Les végétaux contribuent au cycle naturel de l’eau. Créons des aménagements paysagers en ville pour éviter l’érosion et accroître les surfaces de sol « perméables ». Développons des bassins de rétention qui limiteront les risques d’inondations !

3.  Planter des arbres pour stocker le CO2 et filtrer les polluants

Les végétaux, grâce au mécanisme de photosynthèse, consomment du carbone et rejettent de l’oxygène. Les arbres, en particulier, sont considérés comme des « puits de carbone » grâce à leur importante capacité à piéger le gaz à effet de serre tout au long de leur vie. 1 m3 de bois peut stocker 1 tonne de CO2. Moins connus, les sols – riches en biodiversité – sont aussi d’excellents capteurs de CO2 .

Pour améliorer la qualité de l’air, suivons l’exemple des villes pionnières qui ont adopté le réflexe « 1 habitant = 1 arbre » !

4.  Créer des trames vertes et bleues pour développer la biodiversité

L’espace urbain ne doit pas être un obstacle à la mobilité des espèces. C’est pourquoi la préservation et le développement de la biodiversité en ville passe en priorité par le déploiement de trames vertes et bleues : il s’agit de créer une continuité écologique, parsemée de réservoirs de biodiversité ( parcs, jardins, cours d’eau aux rives végétalisées, promenades plantées, toitures et murs végétalisés… ).

5. Privilégier les circuits courts et revaloriser les déchets verts

Contribuer à la réduction des émissions de gaz à effet de serre, à la généralisation du « zéro pesticide » et au développement de l’économie locale, sont autant de bonnes raisons de valoriser les déchets verts.

L’investissement en faveur des espaces verts ne représente qu’1 % du budget des villes Françaises en moyenne. Comment nos cités comptent-elles répondre à l’enjeu climatique dans ces conditions ?

La communauté internationale va se réunir en décembre à Paris, pour la COP21 : le sommet climatique, où des objectifs planétaires vont être fixés afin de limiter le réchauffement à 2°C, et tenter d’en atténuer les effets.

Végétalisons nos villes, nos toits, nos murs, nos espaces oubliés. Réintroduisons de la biodiversité en ville en limitant l’utilisation des pesticides. Plantons un arbre par habitant.

En un mot : donnons corps à la « ville végétale » de demain, bioclimatique et durable !

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