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Parier sur les réparations, c’est choisir un avenir plus durable : un appel à la réduction de la TVA

Notre planète souffre sous le poids de la consommation. Nous sommes de plus en plus conscients de la nécessité de vivre et de consommer de manière durable. Une étape cruciale dans cette direction est la revalorisation des opérations de réparations. Encourager les réparations d’appareils plutôt que d’inciter à acheter constamment de nouveaux biens n’est pas seulement un choix économique, mais aussi une étape essentielle vers un avenir plus durable pour tous.

Pour atteindre une économie plus verte, il est crucial que nous encouragions les consommateurs à choisir plus souvent la réparation plutôt que de jeter les objets cassés. Dans ce domaine, le prix constitue un obstacle majeur pour de nombreuses personnes. La réparation d’appareils électroménagers ou de vêtements endommagés est parfois plus onéreuse que l’achat d’un article neuf. C’est aussi le cas dans le secteur des machines de jardinage. Une réforme fiscale pourrait jouer un rôle incitatif pour changer cette situation.

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En réduisant le taux de TVA sur les réparations du matériel de jardin de 21 % à 6 %, nous pouvons rendre les travaux de réparation plus attrayants financièrement pour les consommateurs

En ramenant le taux de TVA sur les réparations du matériel de jardin de 21 % à 6 %, nous pouvons rendre les travaux de réparation plus attrayants financièrement pour les consommateurs. Cette mesure donnerait aux entreprises de réparation un avantage concurrentiel par rapport à l’achat de nouvelles machines. Les secteurs existants où le taux de TVA est réduit à 6 %, comme la réparation de bicyclettes, prouvent qu’une taxe plus faible contribue à promouvoir des pratiques durables.

Pourquoi réduire la TVA sur les réparations ?

Tout d’abord, une TVA réduite sur les réparations permet de prolonger la durée de vie des produits. Au lieu de jeter immédiatement les objets cassés et de les remplacer, les gens seront plus enclins à réparer leurs biens (ou à les faire réparer). Cela permettrait de réduire la masse de déchets et la pression sur les ressources naturelles, car la production de nouveaux biens nécessite beaucoup plus de matières premières et d’énergie que les réparations.

Deuxièmement, cette réforme fiscale pourrait stimuler les économies locales et garantir la conservation des matières premières essentielles. Les travaux de réparation sont souvent effectués à petite échelle et au niveau local, ce qui crée des emplois et renforce la résilience économique des communautés. Les entreprises de réparation locales prospèrent, tandis que les artisans et les techniciens sont encouragés à conserver leurs compétences et à les transmettre aux générations futures. Les matières premières essentielles des batteries, par exemple, restent ainsi utilisées plus longtemps et n’ont pas besoin d’être récupérées.

De plus, la réduction de la TVA sur les réparations peut encourager l’innovation dans le secteur de la réparation. Les entreprises sont incitées à mettre au point des méthodes de réparation plus efficaces et plus durables, ce qui pourrait déboucher sur la création de nouvelles technologies et de pratiques qui profiteraient à l’ensemble du secteur.

Les avantages l’emportent

Bien entendu, cette proposition de réforme soulève des questions relatives aux  recettes pour le Gouvernement. Toutefois, il est important de reconnaître que les avantages à long terme l’emportent sur la baisse temporaire des recettes fiscales. Une économie plus durable signifie une planète plus saine, de meilleurs emplois et une société plus équilibrée. On peut aussi considérer les heures supplémentaires prestées par les réparateurs comme un retour sur investissement.

Dans la lutte contre le changement climatique et le consumérisme excessif, la réforme du système de TVA sur les réparations, qui passerait de 21 % à 6 %, est une étape cruciale. Non seulement elle rendrait les réparations plus attrayantes pour les consommateurs, mais elle contribuerait également à une société plus durable, plus verte et plus résiliente pour chacun d’entre nous. Il est temps d’investir dans la relance, non seulement pour nos économies, mais aussi pour notre planète. 

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Il est temps d’investir dans la relance, non seulement pour nos économies, mais aussi pour notre planète.

Il peut sembler facile, pour une Fédération, de plaider en faveur d’une réforme de la TVA pour son secteur, c’est vrai. Néanmoins, ce que nous pouvons dire, c’est que cette mesure aurait un impact bien plus important que l’indice de réparation et l’indice de durabilité pour les tondeuses à gazon électriques et autres applications électriques. Pour rendre cette mesure neutre du point de vue budgétaire,il serait intéressant de se pencher sur les diverses subventions accordées aux combustibles fossiles. Si les décideurs politiques s’y intéressent, une suppression progressive de celles-ci peut être envisagée.Si le taux de TVA est ramené à 6 %, nous suggérons de nous concentrer en premier lieu sur la réparation du matériel de jardin électrique. Nous contribuerons ainsi à l’électrification et à la durabilité du parc de machines.


Texte: Hans Verstreken, coordinateur des opérations de la fédération Fedagrim
Matériel visuel: Fedagrim

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