Restauration des jardin à la Française de Chambord
Le domaine national de Chambord souhaite restituer les jardins à la française et la grande perspective dans leur état du XVIIIe siècle, afin de permettre aux visiteurs de découvrir le château non plus comme un objet isolé, mais comme l’élément d’une composition majestueuse mêlant des espaces naturels sauvages (le parc), aménagés (le jardin) et une construction architecturale exceptionnelle.
Le projet consiste à restituer le jardin installé en 1734, dans son évolution du milieu du XVIIIe siècle, qui correspond à l’état des abords le plus durable de l’histoire de Chambord.
L’image de ces jardins est indissociable de la grande façade de Chambord, mondialement connue, car ils se situent aux pieds du château, dans un terrassement dessiné pour Louis XIV. Les axes fondateurs, la structure et les perspectives qui ont présidé à la composition de ces jardins au XVIIIe siècle sont toujours présents aujourd’hui. La plupart des prises de vue du château incorporent ces espaces.
Louis XIV
En 1519, le château de Chambord, érigé à la gloire et par la volonté de François Ier, surgit au coeur des terres marécageuses de Sologne. Il jouit d’abords spacieux et giboyeux dans lesquels le roi peut s’adonner au plaisir de la chasse. Louis XIV entreprend des travaux d’assainissement et souhaite donner au château un cadre paysager digne de son architecture. Il fait aménager deux jardins, au Nord et à l’Est, visibles sur les plans les plus anciens qui nous sont parvenus. En 1734, sous le règne de Louis XV, ces jardins sont réaménagés et agrémentés d’allées d’arbres et de bosquets.
Jusque dans les années 1930, les parterres Nord et Est sont entretenus et replantés dans une configuration très proche de celle du XVIIIe siècle. C’est à partir de 1970 que les jardins sont conservés dans leur état minimaliste, apparu au milieu du XXe siècle.
La grande perspective
La perspective, longue de 4 560 mètres, traverse le château de part en part dans le strict alignement de l’escalier à doubles révolutions. Elle est le prolongement, en ligne de fuite, des bras de croix Nord et Sud comme une projection de l’architecture intérieure du château. Ces allées qui se fondent dans la forêt concourent à mettre le château en majesté. Elles participent à une meilleure perception du monument par le public.
Le château impose sa géométrie aux espaces extérieurs à partir de 1680, à travers les axes Nord-Sud et Est-Ouest qui règlent la composition du jardin au Nord et à l’Est, mais également celle de la place d’armes et des écuries au Sud. La première conception de cette perspective figure dans des plans conçus pour Louis XIV en 1683 par Jules Hardouin-Mansart. L’installation de cet axe majeur, sous sa forme actuelle, s’effectue au XVIIIe siècle.
Un projet de restitution ambiteux
La restitution des jardins à la française est un projet à très grande visibilité, d’intérêt international. Le projet de Chambord est exemplaire dans la fidélité de la restitution et rare dans le croisement des données scientifiques : archives, plans anciens, gravures mais aussi prospection géophysique confirmant à quelques dizaines de centimètres près les emplacements figurant dans les plans.
La perception du visiteur en sera transformée : les jardins à la française offriront une transition entre le château et la forêt, remettant en majesté la façade d’honneur par deux lignes d’arbres qui dirigent l’œil dans sa contemplation.
Le projet de la Grande Promenade, inauguré à l’été 2016, s’inscrit dans cette même démarche de requalification. Plus de vingt kilomètres de sentiers ouverts dans une zone jusqu’ici fermée au public permettront ainsi aux visiteurs de découvrir la richesse de la biodiversité du domaine à partir de nouveaux points de vue.