Photos: cabinet de l’échevin Foret

Liège et son plan Canopée

Liège, comme tous les pôles urbains denses, est vulnérable aux effets liés au réchauffement climatique : pollution de l’air, phénomène d’îlots de chaleur, risques d’inondation, etc. En période de forte canicule, les différences de température entre le centre-ville et les zones plus végétalisées peuvent atteindre un écart allant jusqu’à +7° C.

Afin de lutter contre les effets du réchauffement climatique, la Ville de Liège s’est dotée, en juin 2021, d’un Plan d’Actions pour le Climat qui doit lui permettre de diminuer de 55% ses émissions de gaz à effets de serre d’ici 2030 et atteindre la neutralité carbone en 2050.

Parallèlement à ces efforts, les autorités communales ont également adopté le Plan Canopée qui met l’arbre au centre de la stratégie d’adaptation du territoire face au changement climatique. Ce plan s’articule autour de 3 axes : conserver, compenser et augmenter la strate arborée.

Les bénéfices qu’apportent les arbres en ville sont nombreux et permettent de répondre à des enjeux importants : baisse des températures, captation du CO2, purification de l’air, bien-être des citoyens, effets d’ombrage rafraîchissants, soutien à la biodiversité, verdissement des quartiers peu végétalisés ou encore, diminution du ruissellement des eaux de pluie et donc atténuation du risque d’inondation.

Protéger les arbres et les haies

En ce qui concerne la conservation des arbres, il est apparu essentiel d’empêcher l’abattage d’arbres en bonne santé. C’est la raison pour laquelle un nouveau règlement communal relatif à la conservation de la nature a été adopté par le Conseil communal afin de protéger les arbres et les haies se trouvant sur le territoire de la ville de Liège. Jusqu’à présent, il n’y avait pas de règlement adapté spécifiquement à la gestion des arbres; l’autorisation d’abattre un arbre était intégrée dans le cadre global des permis d’urbanisme. Désormais, ce n’est plus le cas, le règlement protège tous les arbres, qu’il y ait une demande de permis ou non. Concrètement, il est dorénavant interdit d’abattre un arbre sans l’autorisation du Collège communal. Cette autorisation est exigée dès qu’un arbre dépasse trois mètres de haut. Il en va de même pour les haies qui ne peuvent plus être aussi facilement arrachées que par le passé.

Afin de garantir un entretien optimal des arbres lors des périodes de canicule, la Ville a mis en place une brigade volante ayant pour objectif d’arroser les arbres les plus fragiles. Dorénavant, dès que le Plan Canicule est activé, cette brigade se reforme automatiquement. Avec un camion-citerne, elle parcourt tout le territoire liégeois pour assurer la pérennité des nouvelles plantations.

Afin de compenser la perte des arbres qu’il est parfois nécessaire d’abattre, la Ville a souhaité introduire une nouveauté dans le règlement communal relatif à la conservation de la nature, ainsi que dans une directive urbanistique en intégrant le concept d’obligation de compensation. Des critères précis ont été définis en fonction de la taille de la canopée supprimée par le demandeur. À partir d’une certaine taille, un arbre coupé devra être compensé par la plantation de trois, voire de quatre nouveaux sujets, ce qui permettra, d’ici quelques années, d’augmenter le nombre d’arbres plantés à Liège. Ce changement de réglementation est en cohérence avec l’ambition de verduriser davantage notre ville.

Liège et son plan Canopée : L’arbre au centre de la stratégie d’adaptation du territoire face au changement climatique
Photos: cabinet de l’échevin Foret

Accroître la couverture arborée

Le Plan Canopée a aussi pour ambition de favoriser la plantation de 24.000 arbres d’ici 2032 pour augmenter le couvert végétal de 3% en 2050. Afin de définir les zones où planter les arbres en priorité, la Ville de Liège a fait appel à des spécialistes externes. Ils ont dressé un état des lieux de la couverture arborée actuelle de la ville et identifié les quartiers où planter, en prenant en compte la densité des logements et des populations sensibles aux fortes chaleurs. Les sites potentiels de plantation ont été répartis de la façon suivante : un tiers sur l’espace public et deux tiers sur l’espace privé. Les difficultés particulières des centres urbains (densité de logements, occupation multiple des espaces publics, zones imperméabilisées, présence des impétrants) ont été prises en compte.

Le Plan Canopée a également mis un accent très novateur sur l’implication citoyenne pour mieux mobiliser les habitants dans les différents quartiers de Liège. A côté de la distribution de milliers d’arbres lors de la « Semaine de l’Arbre » en novembre et des conseils fournis aux citoyens par les services de la Foresterie urbaine, le projet des « Passeurs d’Arbres » a permis de former une quarantaine d’ambassadeurs qui apportent leur aide aux habitants sur les plantations et l’entretien du couvert végétal. Différents outils ont également été créés tels que le guide de l’arbre urbain ou le référencement dans l’Open Data des 25 000 arbres présents sur l’espace public liégeois.

Pour permettre la concrétisation de cet ambitieux projet, la Ville de Liège a investi tant au niveau financier qu’au niveau humain. Ainsi ce sont près de 19 équivalents temps plein (ingénieurs forestiers, jardiniers, élagueurs …) qui y travaillent. Chaque année, près d’un million d’euros sont consacrés aux arbres (achat, plantation, arrosage, expertise, élagage). A cela s’ajoutent tous les aspects liés à la sensibilisation (brochures, site internet) et à l’achat de matériel pour le service de Foresterie Urbaine et le service des Plantations.

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Photos: cabinet de l’échevin Foret
Texte: Gilles Foret, échevin de la Transition Écologique, de la Mobilité, de la Propreté et du Numérique, Ville de Liège

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